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Les Templiers de Thomas

Janvier 2023

Je décide de commencer à réfléchir à la saison qui arrive.

J’ai déjà mon objectif de la saison en tête depuis quelques semaines. Ce sera la grande course du Trail des Passerelles de Monteynard le 9 Juillet. 67km / 3.500m de D+ en montagne, c’est 20km de plus que la saison dernière et c’est déjà pas mal!

Reste plus qu’à caler la préparation, et pour le reste de la saison on verra plus tard avec le coach.


23 Janvier, je commence à scruter 1 ou 2 courses préparatoires d’ici juillet. Résultat : inscription faite 2h plus tard sur les Templiers 🙂, et voila un second objectif à atteindre.


80 bornes…

En y repensant, c’est une blague qui aurait bien pu me faire rire si on m’avait dit que j’allais courir les Templiers en ce jour d'Août 2021 ou j’ai ressorti et dépoussiéré mes chaussures de course pour pousser péniblement ces 5km de reprise après de (très) nombreuses années de sédentarité.


Mais bon, je crois que j’ai trouvé l’équation magique :

((un peu de folie + pas mal d’envie) x 2 ans de préparation) ^ beaucoup d’exemples dans la famille et les Runners = t’inquiète ça va le faire


Inscription faite. On me glisse à l’oreille qu’il faut vite réserver un logement pour Millau pour le week-end, les capacités d’accueil étant limitées pour un tel évènement. Vite vite, je réserve un hôtel au pif, en me disant qu’au pire j’aurai le temps de changer plus tard


NDLR : 1. J’ai bien fait de réserver tôt / 2. Ah ah ah que c’est candide de penser que c’est possible de changer quelques semaines/mois avant



Inscription ✅ Hotel ✅: C’est parti pour la préparation


Avant tout : venir à bout de la course des Passerelles de Monteynard le 9 Juillet.

Sans rentrer dans les détails ici, job done

Hormis la chaleur écrasante (course raccourcie d’ailleurs à 60k), je gère bien sur les 50 premiers km et un coup de mou sur la fin me fait exploser mon plan de course.

Effet de la chaleur ou alors de la capacité du corps à encaisser les km? Je mise tout sur la chaleur, tout en me disant qu’il faudra que j’en garde sous le coude pour les Templiers.


Coach Florian m’accorde gracieusement 2/3 semaines “tranquilles” avant de se remettre en mode préparation de course.


S-12 : c’est reparti! Septembre arrive vite

Avec la reprise du boulot et la rentrée des classes, difficile de caler correctement l’agenda et d’y caser les 4 sorties hebdo. Je fais un peu de place, j’adapte les horaires (coucou les sorties longues à 6h du matin le dimanche) et finalement ça le fait.

C’est notamment ici que le soutien familial est important, et que d’avoir une femme en or prend tout son sens!


Point d’orgue de la préparation : un beau week-end choc en perspective 4 semaines avant la course. C’est gravé dans l’agenda familial depuis des semaines.


Partie 1 : 4h de rando le vendredi matin.

RDV pris avec Arnaud au PDSC à 7h qui va m’accompagner la première heure avant qu’il parte au boulot. On randonne tranquillement, on se dit “à demain” à la grille de Ville d’Avray et là : paf, 3h de seaux d’eau sur la tête. C’est humide, il fait froid mais ça va le faire.


Partie 2 : 4h de rando-course le samedi.

Je décide de profiter d’une sortie longue en boucle du groupe prépa ecotrail afin de ne pas être seul tout du long. Départ à 8h, je croise un peu plus tard Florian et Valentine qui balisent puis le groupe qui commence les boucles. Bizarrement plus fatigué que d’habitude, je m’effondre au bout de 2h30 et décide de rentrer chez moi…

Verdict : 40° de fièvre et 23h de sommeil plus tard, je suis complètement HS (satané virus de la rentrée).


Week-end choc avorté + 1 semaine pour s’en remettre, Florian réadapte mon plan des 3 dernières semaines pour arriver frais et dispo pour les Templiers.


J-10: j’ouvre l’appli Météo France, et la referme aussitôt avec un cardio monté en flèche… 10 jours catastrophiques prévus autour du week-end… on ne peut rien y faire, sinon croiser les doigts.

NDLR : j’ai dû croiser les doigts assez forts car finalement on aura eu un dimanche superbe (pas chaud, humide des pluies précédentes mais sans 1 goutte de pluie et même quelques rayons de soleil pour réchauffer)


Direction Millau


Faut se le dire, Millau n’est pas des plus accessible depuis Paris. Quitte à galérer un peu, autant rajouter une difficulté : les vacances scolaires. Donc départ le vendredi soir avec les 3 garçons en TGV direction Grenoble pour passer leurs vacances chez les grands-parents. Puis Grenoble-Millau en voiture le samedi matin (puis Millau-Grenoble-Paris le lundi).

Mais ce détour a un avantage majeur : récupérer “Super-Papa” qui va m’accompagner à Millau et me faire l’assistance toute la journée. Un superbe atout pour affronter les Templiers!


Les déplacements sont calés, reste à affiner la logistique. 3 fichiers excel et d’innombrables vérifications de sacs/valises plus tard, tout est prêt. Le plan de course est établi, le plan d’assistance aussi. Ne reste plus qu’à aller chercher le dossard.


C’est une première Grande Course pour moi (grande par la renommée et le nombre de participants). Premier choc en arrivant à Millau : L’IMC moyen de la population présente sur place me fait dire que j’ai encore une bonne marge de manœuvre pour progresser 😀 Y’a de l’ambiance partout dans la ville, direction le village du trail. Facile à repérer, suffit de suivre les milliers de personnes qui convergent vers les rives du Tarn.


Dossard en poche, on déambule avec Papa dans les allées du salon avec la sensation d’être dans un Ikea un samedi après-midi de septembre! Rapide coup de fil à un collègue de boulot qui prend le départ à 16h sur une des courses du samedi, il est dans le coin. On décide de rester un peu pour le voir partir et profiter de l’ambiance des départs.


Petit coup d’oeil à la zone de départ (avec le Pouncho en fond que je détesterai le lendemain) et à la zone d’arrivée.




De retour à l’hôtel, c’est le moment de tout préparer pour demain. On finalise les derniers ajustements de parcours avec Papa pour se retrouver facilement sur les zones de ravito, dernier plat de pâtes avant d’aller se coucher tôt et essayer de dormir quelques heures. Ca tombe d’ailleurs bien, je pars dans la dernière vague et on a gagné 30 minutes de sommeil.


Quand faut y aller, faut y aller!

Réveil à 3h30 : ça pique même pas! J’ai tellement envie d’y aller que la sonnerie du téléphone ne me dérange pas pour une fois. On descend prendre le petit-déjeuner : le patron est sur le qui-vive depuis 3h du matin pour préparer les petits déjeuners des coureurs (et ça c’est une belle attention, il ne dormira que quelques heures depuis le vendredi 2h ou il a commencé à préparer les petis déjeuners pour les coureurs de l’endurance trail)

5h départ de l’hôtel : 20 bonnes minutes de marche pour rejoindre la zone de départ. En chemin on entend le départ des fusées de la vague 1 qui partent eux à 5h15. Les plus rapides auront le temps de finir la course avant l’heure du déjeuner…

Arrivé dans le sas, l’excitation monte alors que je me trouvais plutôt calme jusqu’à présent. Habillé chaudement pour le départ et frontale vissée sur la tête, l’envie est vraiment là!





5h45 : feu 🔥

Après les traditionnelles chansons d’avant-départ, la “musique qui fait peur” et le compte à rebours scandé à l’unisson par le millier de personnes sur place, le départ est lancé.


Départ > Sommet de la bosse de Carbassas

On commence par 2 bons km à plat sur la route le long du Tarn. Le peloton se positionne, chacun trouve ses marques mais c’est quand même bien dense!

On quitte la route pour commencer à monter doucement vers le village (hameau?) de Carbassas. Une petite bossinette pour se mettre en jambe avant la première difficulté du parcours et les 400m de D+ en 2.5km. Elle passe tranquille (gestion gestion gestion) malgré un premier bouchon inévitable lors d’un rétrécissement de chemin.

J’arrive en haut un peu en retard mais c’est normal vu le monde et le fait que je sois parti tranquille.


Sommet de la bosse de Carbassas > Le Sonnac

7km globalement plat (roulant à ce qu’il parait) On chemine sur une belle piste forestière, et le jour commence à se lever. Ca se ressent d’ailleurs, car la température me semble avoir baissé et je remets les gants après les avoir quitté avant la montée.

Le plateau nous offre un magnifique lever de soleil sur les nuages, ainsi qu’un concerto en fa bémol des oiseaux qui se réveillent en chantant.



Le peloton s’est bien étiré maintenant, ça devrait aller pour la suite de la course.


Le Sonnac > Peyreleau

Première descente du parcours sur 7 km. Bien roulante au début, puis malheureusement de nouveau un bouchon dès que la pente s’accentue sur un sentier technique. Il faut dire qu’avec les milliers de coureurs qui sont passés avant & les pluies des jours précédents ça glisse pas mal.

Et c’est dans ce coin que l’on commence à avoir de magnifiques vues sur les causses, sublimés par la nappe de brouillard matinal du fond de vallée.




On arrive dans le village de Peyreleau au bout de 23km, en déambulant dans les ruelles et les escaliers en pierre (magnifique) pour un premier arrêt au stand. Enfin … arrêt rapide puisqu’il ne s’agit que d’un point d’eau, le 1er vrai ravito étant encore plus loin.


C’est quand même l’occasion de recharger les flasques, et d’échanger quelques mots avec Papa qui m'attend dans le village. Bilan : jusqu’ici tout va bien.



Peyreleau > Saint-André de Vézines

On repart sur un joli chemin de fond de vallée le long de la Dourbie, avant d’attaquer une seconde montée sèche. Pas besoin de réfléchir, un pied devant l’autre et on pousse sur les bâtons. De retour sur le plateau, ça commence à faire long depuis le départ sans vrai arrêt. Le cerveau divague tranquillement, en attendant d’arriver au ravito.


On commence à entendre la musique et le bruit du ravito au loin, c’est bon signe!

Arrivée au ravito, avec la zone d’assistance en amont : pas de Papa (?) Petit coup de fil “mais t’es où???”. Il m’attends en fait un peu plus loin, et débarque en courant le sac sur le dos (merci! J’aurais pu faire les 50m qui nous séparait en fait mais sur le moment j’ai pas réfléchi)


Rapide discussion, tout va bien, il me passe les messages envoyés par la famille pour me réconforter (tout le monde me suit sur livetrail et le livetrack Garmin, ça fait plaisir!). J’en profite pour me changer, recharger le sac et faire un petit check du portable : déjà une trentaine de whatsapp de la famille et des xrunners, je garde ça pour plus tard. Puis direction le ravito assez rapide pour m’alimenter un peu, et zou ça repart avec un petit pas de danse devant les joueurs d'accordéon qui nous attendent à la sortie


Saint-André de Vézines > La Roque Sainte-Marguerite

Suivent une belle descente roulante puis une bosse à passer sans encombre, qui nous offre de nouveau un beau point de vue sur les causses environnants, et le viaduc en fond pour la première fois.



La Roque Sainte-Marguerite > La Salvage

La Roque… village post-it en fond de vallée, certainement très joli mais pas le temps de faire du tourisme. On s’était dit avec Papa qu’on s’y retrouvait si possible. Résultat : personne… je sors mon téléphone : pas de réseau. Rapide coup d'œil autour de moi, et il n’y a que des coureurs et des locaux. Je réussirai à l’avoir au téléphone un peu plus tard, il est interdit de se garer autour du village le jour de la course (avec les gendarmes pour verbaliser les potentiels récalcitrants). Recharge rapide des flasques, de toute façon il n’y a que 3 robinets d’eau, pas le temps de s’attarder.


Le chemin repart le long de la rivière, et ça permet de déverrouiller un peu les jambes. Mine de rien, ça fait presque 8h qu’on est parti et ça fait du bien de courir tranquillement. Vient ensuite le début de la remontée de 8km sur le plateau du Larzac.


Je ne suis pas hyper rapide en montée d’habitude, mais là je me fais doubler plus que d’habitude, et sans broncher. Un coup de mou qui me tombe dessus, je décide de reprendre un gel et m’hydrater pour reprendre un peu des forces. Quelques centaines de mètres plus loin, un autre mec me double encore.


Dossard 1392, il est parti dans la vague d’avant en plus celui-là! C’est décidé, lui je ne le lâche pas. Cerveau débranché, les yeux rivés sur son sac de course, je le talonne sans broncher jusqu’au sommet.



Il s’avère qu’on va passer les 8h qu’il nous reste ensemble avec Nicolas, jusqu’à ce qu’il me lâche dans les 3 derniers km de l’enfer (mais j’y reviens plus tard)


On passe le point de chronométrage à mi-montée, repart sur la deuxième partie par un petit chemin et on arrive sur un attroupement à une bifurcation de chemin : un paysan du coin en colère aux prises avec 2 bénévoles de l’orga. Le gars, très en colère qu’on passe sur son chemin sans autorisation, hurle, sécateur à la main, sur les bénévoles… Un des bénévoles nous fait signe de passer quand même alors que le paysan essaye de faire barrage. Quelques instants plus tard, le paysan balance en vrac des branches le long du chemin et réussit à détourner les coureurs suivants qui feront un petit détour pour rejoindre le point de chronométrage. Fait de course atypique, mais bon on continue la course


Passé le sommet, on commence à entendre les bruits du ravito. Ça donne du peps pour les 2km qui nous en séparent.


L’animation autour du ravito fait du bien! Je retrouve Papa sur un banc à l’entrée qui me raconte son périple pour venir jusqu’ici (et le fait qu’on l’ait obligé à se garer à 2km alors qu’il y avait plein de place sur le parking pas loin…). Recharge, réconfort, petit check familial et go au ravito. Grande première pour moi, la soupe! Elle passe tellement bien que j’en prend 2 bols pour me réchauffer un peu. Dernier check à Papa à la sortie de la tente et c’est reparti


La Salvage > Mas de Bru

Le coup de mou est passé, ouf! Petite descente, une bosse up/down à passer puis c’est la remontée vers le prochain point d’eau. Un coureur avec qui on fait ce bout de chemin commence à s’inquiéter pour la BH. Il nous reste 1h05 pour sortir du prochain ravito, je checke mon plan de course et j’ai prévu 45min pour atteindre l’entrée. Et les 2 BH suivantes sont un peu plus tendues… On discute rapidement avec Nicolas, il prend la cadence sans trop réfléchir et je le suis. On gagne près de 10min dans la montée, ça nous libère un peu l’esprit même si on y laisse quelques plumes.


Pas trop de souvenir du ravito de Mas de Bru, on recharge en eau, petite pause rapide et on repart


Mas de Bru > Massebiau

6km de descente pour rejoindre le prochain point d’eau et la prochaine BH. Nicolas me dit ne pas être à l’aise en descente et les genoux qui commencent à tirer. Je prends le lead sur la descente “tu m’as tracté en montée, vas-y suis moi en descente

La descente est belle, un peu technique mais roulante. Je me laisse prendre au jeu, je m’amuse et envoie un peu (dans la mesure du possible où j’ai déjà 65 bornes dans les jambes quand même). J’entends une bonne foulée derrière moi “Il descend bien le bougre pour quelqu’un qui n’aime pas ça”.

Je me retourne au bout de 10min : C’est pas Nicolas mais un autre coureur qui en bave à vouloir me suivre et me le dit clairement 🙂. C’est pas grave je le retrouverai en bas. L’autre coureur me lâche, je continue tout seul jusqu’à en rattraper un autre. Petit éclair de lucidité, trop tardif en y repensant : “Fais pas le con Thomas, ralentis t’as encore 3 belles difficultés devant toi”. Je me cale sur le mec devant moi, tranquillement jusqu’à atteindre Massebiau dans la vallée.

C’est un point d’eau seulement, et on avait décidé avec Papa de faire l’impasse à cet endroit pour qu’il puisse être présent au dernier vrai ravito suivant, accessible seulement en navette depuis Millau. Je prends mon temps pour recharger (j’ai récupéré encore du temps sur la BH) et attends Nicolas quelques minutes pour repartir ensemble.

18h45, c’est le moment de remettre le coupe-vent et revisser la frontale sur le front avant d’attaquer la prochaine montée.


Massebiau > Ferme du Cade

On repart de Massebiau à deux. Nicolas me fait signe d’ouvrir la marche (la descente à laissé des traces). On a une heure pour monter et avoir le temps de s’arrêter un peu au dernier ravito, j’avais prévu 55 minutes dans le plan de course. C’est chaud mais ça va le faire. Je commence la montée, Nicolas sur les talons. Au bout de 20 minutes, on allume à nouveau les frontales. Je me retourne et finalement on est 4 à se suivre. Puis 5, 6, 7… Petit moment de doute (je suis lent ou quoi?) mais finalement je me dis que le rythme est bon et que les coureurs se calent dessus pour monter sans réfléchir.

Arrivé au ravito de la Ferme du Cade, il commence à faire froid. Très content de voir Papa, et on a presque 15 bonnes minutes devant nous avant de repartir. Le lieu est vraiment atypique, les sourires des bénévoles font du bien. Le feu dans la cheminée donne envie de s’installer à côté, mais on n’est pas là pour ça. A nouveau double ration de soupe et je me dirige vers la zone d’assistance. J’en profite pour remettre des affaires chaudes (j’ai encore froid, la fatigue fait son effet). Papa me glisse les derniers encouragements qui font du bien et part vite chercher une âme charitable qui peut le redescendre à Millau car la dernière navette est repartie il y a 15 minutes déjà…


Ferme du Cade > Arche d’arrivée

25 minutes pour atteindre le prochain point et dernière BH du parcours. On sait avec Nicolas qu’on y sera en 20 minutes en marchant tranquillement (je commence à être sur les rotules).

Arrivés à la BH, le bénévole nous propose si on veut de prendre le parcours de déroutage.

Réponse qui vient du cœur et avec le sourire : “J’ai pas fait tout ça pour dérouter volontairement à 3km de l’arrivée!

Au moment d’écrire ce compte-rendu, je ne suis pas certain que j’aurais répondu avec autant d’aplomb si j’avais su ce qui m’attendait…

C’est parti donc pour l’enfer du Pouncho 🥵

Première descente, pas longue ni trop technique mais raide. Je commence à avoir des piques dans le dos, et surtout bien mal aux orteils (pratique dans la descente ça!). Pas grave, je sers les dents et je lève le pied pour descendre tranquillement. Nicolas part devant, je le retrouverai à l’arrivée.

Fin de la première descente, ouf ça va remonter.

Ouf, je ne l’aurais dit qu’une fois avant de commencer cette montée du Pouncho. Mi “KV costaud”, mi “Escalade”, les bâtons me font ch… car ils me gênent mais j’ai la flemme de les ranger. J’en bave comme rarement dans cette montée, et les quelques rescapés autour de moi pareil. Tout le monde souffle, peste contre ce mur. 20 min plus tard, je checke la montre : J’ai fait que la moitié, je commence à m’effondrer mentalement. Je viens à bout de ces 300m de D+ 50 min plus tard, complètement lessivé


A ce moment je me dis “Allez Thomas, plus que de la descente, tu te laisses glisser en bas

AH AH AH


Deuxième et dernière équation du compte-rendu :

16h de course dans les jambes + descente bien technique pleine de marche + grosses pluies les jours précédents + plus de 5.000 coureurs qui sont passés par là en 48h = HORREUR


Moins de 3km à faire pour rejoindre la ligne d’arrivée. Je démarre la descente seul et rejoint rapidement un petit groupe de 6 autres coureurs devant moi. C’est une vraie patinoire, on est tous cramés, ça nous prend 10 plombes à descendre chaque marche pour éviter de se retrouver les 4 fers en l’air.

Plus personne ne parle, j’ai envie d’en finir mais je regarde la montre et on n’a pas fait 500m en 20 minutes… Je regarderais ma course sur Garmin le lendemain, j’ai culminé à 40min du km sur cette portion…

Je me dis que je devrais envoyer un petit message à la famille pour les rassurer, que je ne suis pas blessé, que c’est “juste dur”. Mais je ne me sens pas de sortir le téléphone en ce moment, c’est trop dangereux vu mon niveau de fatigue et la difficulté de la descente.


À 2km de l’arrivée, j’entends du bruit derrière moi. C’est les fermeurs de course avec quelques bénévoles qui débalisent. Ils plaisantent, chantent et nous encouragent pour ces derniers mètres, mais à cet instant je les déteste.


J’essaye à nouveau de débrancher le cerveau pour terminer, mais c’est vraiment très dur. On arrive à la fameuse grotte du Hibou, je prends un dernier gel sur les conseils d’un des bénévoles pour remettre un coup de fouet qui me fait du bien. Quelques centaines de mètres encore de l’enfer, et on déboule sur un petit chemin plus tranquille. Dernière ligne droite avant l’arrivée. Petit mot des bénévoles qui nous conseillent d’arriver en groupe pour bénéficier de la ferveur des derniers arrivants.


Meilleur conseil reçu de la journée : c’est effectivement un moment unique de franchir cette arche d’arrivée à 23h, après plus de 17h d’effort, avec l’ensemble des bénévoles et familles/amis de coureurs présents, dans la lumière des fumigènes et l’ambiance sonore de cette magnifique course. La larme à l'œil (de fatigue, d’émotion et de fierté), je peux enfin arrêter ma montre.


Suit une énorme étreinte à Papa sur la ligne d’arrivée qui m’aura suivi et soutenu toute la journée, et qui m’apporte cette bière d’arrivée que j’attendais avec impatience 😀 MERCI!

80 bornes…

Ca sonnait comme une blague il y a 2 ans, mais je vais maintenant pouvoir faire le beau au PDSC avec mon gilet de Finisher des Templiers.



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